3
avril
Ce
matin nous partons pour Hiroshima. Le trajet en shinkansen dure environ deux heures. Je mange mes petits gâteaux et
je bois mon chocolat dans la pièce en verre sur le quai de
la gare. Il fait froid, mais je ne suis plus malade.
-Hiroshima-
Ville de plus d’un million d’habitants, rien de nos
jours ne différencie Hiroshima d’une
autre ville japonaise. En sortant de la gare, notre regard se pause
instantanément sur les tramways qui sillonnent les rues bordées
de pachinko, de karaoke, de restaurants et de grands magasins. La
ville grouille de vie et de couleurs. Les origines d’Hiroshima
remonte au VIXe siècle, plus précisément en
1590, lorsque Terumoto Môri fit construire
son château prés de la rivière ôta-gawa.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Je
ne voulais pas dormir durant le trajet mais c’est plus fort
que moi. Arrivée à la gare d’Hiroshima,
nous prenons un taxi pour rejoindre notre hôtel. Le chauffeur
au départ n’a pas l’air de bien connaître,
mais tout compte fait nous arrivons rapidement au Minshuku
Ikedaya qui n’est un minshuku que de nom. A la
base, un minshuku est l’équivalent d’un bed &
breackfast. Si nous avons bien le bed, nous n’avons pas de
breackfast. Mais qu'importe du moment qu’on a un
toit pour dormir !
Notre chambre sera de style japonais. La salle de bains et la cuisine
sont communes. Il y avait des horaires pour la douche, mais nous
y sommes allés avant et après sans problème…
Un autre mystère du minshuku.
Nous payons au monsieur à l’entrée et il nous
donne notre clef, nous sommes à l’étage face
au parcking.

prospectus
Une
fois nos affaires pausées nous repartons à la découverte
de la ville. Nous ne sommes pas très loin du Musée
de la paix si bien que nous nous y rendons à pied.
Le
musée du mémorial de la paix

* 50 yen - 9h à 18h
Construit au début des années 50, il est officiellement
ouvert en 1955. Pour la modique somme de 50 yen, soit environ 40
centimes d’euros, vous avez accès à l’ensemble
du bâtiment. Pour quelques yens supplémentaires vous
pourrez même disposer d'un commentaire audio en français.
Revenons un court instant en 1945. Les américains ne veulent
pas d’un débarquement coûteux, et ne veulent
pas plus être doublés par les russes. Le président
Truman décide donc d’employer les
grands moyens en larguant la première bombe atomique sur
le Japon. Ce dernier ne veut pas capituler et le peuple est totalement
fanatisé, les nombreux bombardements sur les plus grandes
villes de l’archipel ni changent rien. Le 16 juillet 1945
à Los Alamos au Nouveau-Mexique
la première bombe atomique est testée. Elle fonctionne.
L’état major américain décide de larguer
Little Boy sur Hiroshima après
avoir rayé une dizaine de noms. Le 6 août 1945 à
8h15 la bombe tue 71 379 personnes sur le coup. Pourtant le Japon
ne plie pas et il faudra attendre la seconde bombe atomique sur
Nagasaki pour qu’il capitule.
La première salle comporte de nombreuses maquettes (dont
la ville, avant et après la bombe), une série de photos
illustrant l’histoire d’Hiroshima au
début du siècle dernier, ainsi que des panneaux expliquant
les raisons du choix de l’armée américaine sur
l’endroit où larguer Little boy ici
plutôt qu’à Kyoto ou Tokyo.
Quelques panneaux (pas très à jour) rappel l’état
actuel du nucléaire dans le monde.
Dans
les salles suivantes, dans le bâtiment ouest, on est pris
à la gorge, l’estomac noué. Comment concevoir
une telle horreur ? Sont exposés des objets témoins
(vêtements brûlés, bouteilles fondues…)
et une documentation explicite. Dans un rayon de deux kilomètres
tout fut détruit, parfois ne reste que l’ombre d’un
individu sur la pierre gravé à jamais. Plus loin,
les habitant étaient brûlés, carbonisés
sur place ou devenus des zombis de sang. Sont explosés non
pas des photos, mais des dessins ou des représentations en
cire décrites par les survivants. A 1 km de l’hypocentre,
la dose de radiation était encore mortelle, le habitants
mouraient quelques mois plus tard. De nos jours des personnes meurent
encore des conséquences des radiations. Certes de moins en
moins, rappelons que l’année prochaine, sera commémoré
le 60e anniversaire de l’explosion.
On ressort du musée bouleversé.
*autres photos*
Mémorial
national de la paix pour les victimes de la bombe atomique de Hiroshima
* 9h à 18h
Ce mémorial a ouvert en août 2002. On peut y trouver
sur ordinateur le registre de toutes les victimes.
*autres photos*
Le
parc de la paix
La flamme de la paix brûle toujours, elle
ne s’éteindra que lorsqu’il n’y aura plus
d’arme nucléaire dans le monde (c’est dire si
elle va, malheureusement, brûler encore longtemps…).
Sur la même perspective le bassin de la paix et le cénotaphe
pour les victimes de la bombe A font face à la flamme.
C’est devant ce monument que tous les ans a lieu une cérémonie
commémorative. Le coffre en pierre au centre contient les
noms de toutes les victimes de la bombe (226 870 noms en 2002),
ainsi qu’une inscription : Dormez en paix, plus jamais
cette erreur ne se reproduira. On l’espère…
Le parc a été conçu en partie par Kenzo
Tange architecte connu pour avoir notamment réalisé
la marie de Tokyo, le National Gymnasium de Yoyogi
à Tokyo, et plus près de nous, le cinéma Grand
Ecran du centre Galaxie, Place d'Italie à Paris. De nombreux
autres monuments commémoratifs sont éparpillés
dans tout le parc. L’un des tout premiers à se dresser
devant nous est celui dédié aux enfants pour la paix.
Il évoque le douloureux souvenir de la petite Sadako Sasaki qui fut exposée aux radiations de la bombe à l’âge
de 2 ans. Dix ans plus tard, elle entre à l’hôpital,
on lui a diagnostiqué une leucémie. Elle pliera soigneusement
des grues en papier persuadée d’être sauvée
si elle en pliaient mille. Malgré son courage, elle mourut
quelques mois plus tard. Depuis ce jour, des milliers d’enfant
apporte des origami représentant des grues, ils sont conservés
dans des abris de plexiglas autour du monument. Ce sont ses camarades
de classe qui se sont mobilisés pour lancer un appel national
pour que soit construit ce monument.
Je vous conseilles de flâner dans le parc, on y trouve un
nombre important de monuments commémorant tous la mémoire
des disparus.
C’est
le printemps, les cerisiers sont en fleurs et les japonais font
des hanami ! Mais qu’est-ce donc ? C’est un pique-nique
que l’ont fait entre amis ou en famille avec de quoi manger
et de quoi boire installer tranquillement sous les cerisiers. On
croise une bande de jeune qui chantent à tue tête,
l’un deux grattants quelques accords sur la guitare acoustique.
Ils nous voient les filmer et nous font des grands coucous.
*autres photos*
Le
Dome de la bombe A
Le dôme de la bombe A est le monument le
plus connus d’Hiroshima. Cet ancien office
de la promotion industrielle est l’un des rares bâtiments
à être resté debout après l’explosion
de la bombe. Elle n’a pas explosé, comme beaucoup le
croit, au dessus du dôme mais à quelques pâtés
de maison plus au sud. L’hypocentre même se trouvait
au dessus de l’hôpital (reconstruit dans un autre quartier
de la ville).
Tel un fantôme meurtri, les plaies encore béantes,
ses décombrent toujours à ses pieds, le dôme
ouvre le chemin vers le parc. Le dôme est classé patrimoine
mondial de l’UNESCO pour que jamais ne soit oublier la force
de l’horreur qui se déchaîna ici.
*autres photos*
Nous
passons devant le stade de base ball (où des fans semblent
attendre des joueurs ?!), puis allons vers le château.
Hiroshima-jô
* 360 yen – 9h à 18h (17h de décembre à
février)
Terumoto Môri fit construire son château
prés de la rivière ôta-gawa.
Le Ri-jô (château à la carpe)
changea de main, jusqu’à devenir le quartier général
de l’armée impériale de la région. Ce
château majestueux fut complètement détruit
par le souffle de la bombe A. Il fut reconstruit en 1958. Les bâtiments
militaires n’ont, quant à eux, pas été
reconstruits. Seule les ruines des soubassements sont encore visibles.
Si vous avez le temps de vous promener dans la ville sachez que
le château renferme désormais un musée sur l’histoire
locale sur quatre étages. Et vous aurez une belle vue sur
la ville.
Le
prospectus est téléchargeable en français sur
le site du château en format pdf.
*autres photos*
Par
la suite nous allons plus en ville dans les galeries marchandes.
Nous allons nous reposer dans un Starbucks Coffe.
Heureusement je n'ai plus mal à la gorge car le chocolat
est infecte ici. Par la fenêtre nous suivons le direct d'une
télé local avec des mamans et leurs enfants... C'est
amusant.
*autres photos*
Nous partons à la recherche de restaurants. Pas évident
de trouver se que l'on veut. Au bon d'un très long moment
de recherche nous optons pour un restaurant qui semble proposer
des produits de la mer. Le gérant est amateurs de sumo car
il y a des Tegata et des dessins des luteurs partout, même
la musique ce sont les gens qui annoncent les rekishi sur le doyo
! L'ambiance est bien sympa et même si on aura quelques difficultés
à commander c'était une bonne expérience. J'opte
pour de simples brochettes de viandes alors que mon amis prend des
fruits de mer.
C'était
bon mais pas très nourissant, alors nous partons à
la recherche d'un autre restaurant avec l'autre spécialité
d'Hiroshima : les okonomiyaki.
C'est avec Osaka l'autre ville de ce plat si apprécié
des japonais et de moi-même. Nous nous retrouvons au comptoir
d'un tout petit bouiboui. Mais le plat s'avére excellent
! Un vrai régal.
Pour
digérer nous repartons à pied vers le Dome
et le château pour y faire des photos de
nuit. C'est calme...
*autres photo*
Nous
n'avons plus qu'à retourner dans notre minshuku pour dormir.
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