JAPON - 2006 mars / avril

Journée : Ap - 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 - 10 - 11 - 12 - 13 - 14 - 15 - 16 - 17 - 18 - 19 - 20 - 21 Hiroshima

3 avril

Ce matin nous partons pour Hiroshima. Le trajet en shinkansen dure environ deux heures. Je mange mes petits gâteaux et je bois mon chocolat dans la pièce en verre sur le quai de la gare. Il fait froid, mais je ne suis plus malade.

-Hiroshima-

Ville de plus d’un million d’habitants, rien de nos jours ne différencie Hiroshima d’une autre ville japonaise. En sortant de la gare, notre regard se pause instantanément sur les tramways qui sillonnent les rues bordées de pachinko, de karaoke, de restaurants et de grands magasins. La ville grouille de vie et de couleurs. Les origines d’Hiroshima remonte au VIXe siècle, plus précisément en 1590, lorsque Terumoto Môri fit construire son château prés de la rivière ôta-gawa.


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Je ne voulais pas dormir durant le trajet mais c’est plus fort que moi. Arrivée à la gare d’Hiroshima, nous prenons un taxi pour rejoindre notre hôtel. Le chauffeur au départ n’a pas l’air de bien connaître, mais tout compte fait nous arrivons rapidement au Minshuku Ikedaya qui n’est un minshuku que de nom. A la base, un minshuku est l’équivalent d’un bed & breackfast. Si nous avons bien le bed, nous n’avons pas de breackfast. Mais qu'importe du moment qu’on a un toit pour dormir !

Notre chambre sera de style japonais. La salle de bains et la cuisine sont communes. Il y avait des horaires pour la douche, mais nous y sommes allés avant et après sans problème… Un autre mystère du minshuku.
Nous payons au monsieur à l’entrée et il nous donne notre clef, nous sommes à l’étage face au parcking.


prospectus

Une fois nos affaires pausées nous repartons à la découverte de la ville. Nous ne sommes pas très loin du Musée de la paix si bien que nous nous y rendons à pied.

Le musée du mémorial de la paix

* 50 yen - 9h à 18h
Construit au début des années 50, il est officiellement ouvert en 1955. Pour la modique somme de 50 yen, soit environ 40 centimes d’euros, vous avez accès à l’ensemble du bâtiment. Pour quelques yens supplémentaires vous pourrez même disposer d'un commentaire audio en français.

Revenons un court instant en 1945. Les américains ne veulent pas d’un débarquement coûteux, et ne veulent pas plus être doublés par les russes. Le président Truman décide donc d’employer les grands moyens en larguant la première bombe atomique sur le Japon. Ce dernier ne veut pas capituler et le peuple est totalement fanatisé, les nombreux bombardements sur les plus grandes villes de l’archipel ni changent rien. Le 16 juillet 1945 à Los Alamos au Nouveau-Mexique la première bombe atomique est testée. Elle fonctionne. L’état major américain décide de larguer Little Boy sur Hiroshima après avoir rayé une dizaine de noms. Le 6 août 1945 à 8h15 la bombe tue 71 379 personnes sur le coup. Pourtant le Japon ne plie pas et il faudra attendre la seconde bombe atomique sur Nagasaki pour qu’il capitule.
La première salle comporte de nombreuses maquettes (dont la ville, avant et après la bombe), une série de photos illustrant l’histoire d’Hiroshima au début du siècle dernier, ainsi que des panneaux expliquant les raisons du choix de l’armée américaine sur l’endroit où larguer Little boy ici plutôt qu’à Kyoto ou Tokyo. Quelques panneaux (pas très à jour) rappel l’état actuel du nucléaire dans le monde.

Dans les salles suivantes, dans le bâtiment ouest, on est pris à la gorge, l’estomac noué. Comment concevoir une telle horreur ? Sont exposés des objets témoins (vêtements brûlés, bouteilles fondues…) et une documentation explicite. Dans un rayon de deux kilomètres tout fut détruit, parfois ne reste que l’ombre d’un individu sur la pierre gravé à jamais. Plus loin, les habitant étaient brûlés, carbonisés sur place ou devenus des zombis de sang. Sont explosés non pas des photos, mais des dessins ou des représentations en cire décrites par les survivants. A 1 km de l’hypocentre, la dose de radiation était encore mortelle, le habitants mouraient quelques mois plus tard. De nos jours des personnes meurent encore des conséquences des radiations. Certes de moins en moins, rappelons que l’année prochaine, sera commémoré le 60e anniversaire de l’explosion.
On ressort du musée bouleversé.
*autres photos*

Mémorial national de la paix pour les victimes de la bombe atomique de Hiroshima
* 9h à 18h
Ce mémorial a ouvert en août 2002. On peut y trouver sur ordinateur le registre de toutes les victimes.
*autres photos*

Le parc de la paix
La flamme de la paix brûle toujours, elle ne s’éteindra que lorsqu’il n’y aura plus d’arme nucléaire dans le monde (c’est dire si elle va, malheureusement, brûler encore longtemps…). Sur la même perspective le bassin de la paix et le cénotaphe pour les victimes de la bombe A font face à la flamme. C’est devant ce monument que tous les ans a lieu une cérémonie commémorative. Le coffre en pierre au centre contient les noms de toutes les victimes de la bombe (226 870 noms en 2002), ainsi qu’une inscription : Dormez en paix, plus jamais cette erreur ne se reproduira. On l’espère…

Le parc a été conçu en partie par Kenzo Tange architecte connu pour avoir notamment réalisé la marie de Tokyo, le National Gymnasium de Yoyogi à Tokyo, et plus près de nous, le cinéma Grand Ecran du centre Galaxie, Place d'Italie à Paris. De nombreux autres monuments commémoratifs sont éparpillés dans tout le parc. L’un des tout premiers à se dresser devant nous est celui dédié aux enfants pour la paix. Il évoque le douloureux souvenir de la petite Sadako Sasaki qui fut exposée aux radiations de la bombe à l’âge de 2 ans. Dix ans plus tard, elle entre à l’hôpital, on lui a diagnostiqué une leucémie. Elle pliera soigneusement des grues en papier persuadée d’être sauvée si elle en pliaient mille. Malgré son courage, elle mourut quelques mois plus tard. Depuis ce jour, des milliers d’enfant apporte des origami représentant des grues, ils sont conservés dans des abris de plexiglas autour du monument. Ce sont ses camarades de classe qui se sont mobilisés pour lancer un appel national pour que soit construit ce monument.
Je vous conseilles de flâner dans le parc, on y trouve un nombre important de monuments commémorant tous la mémoire des disparus.

C’est le printemps, les cerisiers sont en fleurs et les japonais font des hanami ! Mais qu’est-ce donc ? C’est un pique-nique que l’ont fait entre amis ou en famille avec de quoi manger et de quoi boire installer tranquillement sous les cerisiers. On croise une bande de jeune qui chantent à tue tête, l’un deux grattants quelques accords sur la guitare acoustique. Ils nous voient les filmer et nous font des grands coucous.
*autres photos*

Le Dome de la bombe A
Le dôme de la bombe A est le monument le plus connus d’Hiroshima. Cet ancien office de la promotion industrielle est l’un des rares bâtiments à être resté debout après l’explosion de la bombe. Elle n’a pas explosé, comme beaucoup le croit, au dessus du dôme mais à quelques pâtés de maison plus au sud. L’hypocentre même se trouvait au dessus de l’hôpital (reconstruit dans un autre quartier de la ville).
Tel un fantôme meurtri, les plaies encore béantes, ses décombrent toujours à ses pieds, le dôme ouvre le chemin vers le parc. Le dôme est classé patrimoine mondial de l’UNESCO pour que jamais ne soit oublier la force de l’horreur qui se déchaîna ici.
*autres photos*

Nous passons devant le stade de base ball (où des fans semblent attendre des joueurs ?!), puis allons vers le château.

Hiroshima-jô

* 360 yen – 9h à 18h (17h de décembre à février)
Terumoto Môri fit construire son château prés de la rivière ôta-gawa. Le Ri-jô (château à la carpe) changea de main, jusqu’à devenir le quartier général de l’armée impériale de la région. Ce château majestueux fut complètement détruit par le souffle de la bombe A. Il fut reconstruit en 1958. Les bâtiments militaires n’ont, quant à eux, pas été reconstruits. Seule les ruines des soubassements sont encore visibles.
Si vous avez le temps de vous promener dans la ville sachez que le château renferme désormais un musée sur l’histoire locale sur quatre étages. Et vous aurez une belle vue sur la ville.
Le prospectus est téléchargeable en français sur le site du château en format pdf.
*autres photos*

Par la suite nous allons plus en ville dans les galeries marchandes. Nous allons nous reposer dans un Starbucks Coffe. Heureusement je n'ai plus mal à la gorge car le chocolat est infecte ici. Par la fenêtre nous suivons le direct d'une télé local avec des mamans et leurs enfants... C'est amusant.
*autres photos*

Nous partons à la recherche de restaurants. Pas évident de trouver se que l'on veut. Au bon d'un très long moment de recherche nous optons pour un restaurant qui semble proposer des produits de la mer. Le gérant est amateurs de sumo car il y a des Tegata et des dessins des luteurs partout, même la musique ce sont les gens qui annoncent les rekishi sur le doyo ! L'ambiance est bien sympa et même si on aura quelques difficultés à commander c'était une bonne expérience. J'opte pour de simples brochettes de viandes alors que mon amis prend des fruits de mer.

C'était bon mais pas très nourissant, alors nous partons à la recherche d'un autre restaurant avec l'autre spécialité d'Hiroshima : les okonomiyaki. C'est avec Osaka l'autre ville de ce plat si apprécié des japonais et de moi-même. Nous nous retrouvons au comptoir d'un tout petit bouiboui. Mais le plat s'avére excellent ! Un vrai régal.

Pour digérer nous repartons à pied vers le Dome et le château pour y faire des photos de nuit. C'est calme...
*autres photo*

Nous n'avons plus qu'à retourner dans notre minshuku pour dormir.


A l'intérieur du musée de la paix


Maquette de la ville après la bombe (représentée par la sphère rouge)


Maquette de Little boy


Tampons du musée de la paix


Dans l'axe du cénotaphe, la flamme de la paix et le Dome de la bombe A


Dans le Mémorial national de la paix pour les victimes de la bombe atomique de Hiroshima


Des origamis par milliers...


Le Dome de la bombe A


Le château d'Hiroshima


Tampon du château


Des huîtres cuites


Gros coquillage indéterminé


Le Dome de nuit


Le château de nuit

LIENS
Musée de la paix
Hiroshima jô
Lonely planet